Je reçois à mon adresse électronique de nombreux messages m'interrogeant sur le silence de ce Blog. Beaucoup s'en inquiètent, d'autres s'en félicitent... Bigre ! Dix jours sans publier la moindre ligne au moment où la fréquentation de ce blog connaît des records d'affluence. C'est pas raisonnable ça.

Je demande donc pardon à mes lecteurs (toutes sensibilités confondues, car je ne suis pas rancunier) pour cette interruption temporaire, mais ils comprendront tous qu'il fallait bien remettre un peu en ordre les choses et les idées au terme de la séquence électorale qu'on vient de vivre, avant de rapartir au combat.

Ce week-end, je retrouvais mes amis de PRS en Conseil National pour, justement, dresser le bilan de la période qui s'est achevée le 16 mars et tracer les perspectives de la suite. Représentant Montreuil avec d'autres camarades dans la délégation de Seine-Saint-Denis, je m'étais promis d'afficher la meilleure mine possible suite aux mésaventures que nous avons connues dans cette ville et ce département, pour ne pas ternir l'ambiance d'une réunion où je m'attendais à croiser des dizaines de camarades sortant plutôt renforcés dans leurs implantations politiques locales. J'avais oublié que mes camarades de PRS sont tous des gens sérieux, ne s'abandonnant pas - lorsqu'ils connaissent quelques succès - à l'ivresse obscène des "conquêtes électorales" qu'affichent certains alors qu'il suffit de jeter un oeil sur l'état du monde pour comprendre les désastres en cours et l'ampleur des tâches à réaliser.

Dès lors, cela m'a facilité la tâche pour présenter aussi lucidement que possible la situation en Seine-Saint-Denis en quelques traits (au niveau national : voir ce lien) :

  • L'abstention massive est de retour, frappant avant tout les classes populaires qui avaient su se mobiliser ces dernières années (référendum, présidentielle) mais semblent aujourd'hui assommées et désorientées.
  • L'ancrage à gauche du 93 ne se dément pas, avec le maintien au conseil général du rapport 30 cantons à gauche - 10 cantons à droite... mais aucun nouveau canton gagné. Seuls 2 cantons sont passés du PCF au PS.
  • Conquête de 3 villes à la droite, Aulnay et Noisy-le-Sec par le PS allié au PCF, Villepinte par le PCF allié au PS, mais élection au 1er tour de la droite à Drancy et Epinay (perdues en 2001).
  • Division sans précédent de la gauche, avec la multiplication des primaires contre des sortants de gauche (décidées par le PS... mais aussi par le PCF et les Verts) et fin probable du principe de désistement républicain au 2ème tour.
  • Bonne résistance du PCF.
  • Poussée des listes "Alter-gauche", notamment LCR révélant une certaine radicalisation.
  • Recomposition politique à l'oeuvre au sein de la gauche, avec toutes les combinaisons possibles d'une ville à l'autre, mais aussi avec le succès de la liste "No-Logo" de Dominique Voynet à Montreuil.
  • Intervention directe des mouvances politico-religieuses et communautaristes dans les élections locales (exemples : Clichy-sous-Bois, Montreuil).
Je reviendrai ultérieurement sur ces éléments de bilan... rien ne presse, en vérité, et il s'agit d'élaborer ce bilan collectivement : c'est pour cela que PRS-93 rencontrera dans les prochains jours d'autres forces politiques pour tâcher d'établir un bilan partagé.

Je préfére évoquer dès aujourd'hui la perspective qui s'ouvre devant les militants du Parti Socialiste, dont les débats qui vont avoir lieu à l'occasion de leur congrès (en novembre) concerne toute la gauche.

Voici la Résolution adoptée samedi soir par les socialistes de la sensibilité Trait d'Union (conduite par Jean-Luc Mélenchon).
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