Plus de cent personnes de toute la Seine-Saint-Denis se sont retrouvées jeudi 20 novembre à la première réunion publique du Parti de Gauche, au centre Résistance de Montreuil. Une grande majorité de ces participants font partie des quelque deux cents militants qui ont pris contact avec le Parti de Gauche depuis l’annonce de sa création, à peine une semaine auparavant : des militants issus d’organisations politiques et de divers mouvements, mais surtout une forte proportion de citoyens dont c’est là le premier engagement politique. Ainsi, étaient présents des militants du Parti de Gauche de Bagnolet, Drancy, Gagny, Montreuil, Neuilly-Plaisance, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Sec, Pantin, Rosny-sous-Bois, Saint-Denis, Saint-Ouen, Tremblay en France, Villepinte…

 

De plus, des représentants de toutes les organisations politiques de la gauche ont tenu à être présents et à exprimer leur intérêt pour la création du Parti de Gauche : des militants et responsables du Parti Communiste Français, de la Ligue Communiste Révolutionnaire (NPA) sont intervenus, ainsi que des camarades engagés dans les collectifs unitaires pour une alternative à gauche et divers mouvements.

 

Introduite par Juliette Prados, conseillère municipale du Parti de Gauche à Montreuil, cette réunion a d’abord permis, avec Delphine Beauvois, de rappeler les raisons qui ont conduit des socialistes à rompre avec le PS qui s’est affirmé comme un parti de centre-gauche lors de son congrès à Reims.

 

Ensuite, avec Nicolas Voisin et Hayat Dhalfa, la démarche du Parti de Gauche a été précisée :

 

Un processus de fondation jusqu’au 7 février 2009 (1er congrès du PG) d’un parti aux contours et aux objectifs clairs : une rupture décomplexée avec le capitalisme ; une opposition frontale à la droite ; un projet républicain, social, démocratique, laïque, et réellement écologiste ; une disponibilité pour l’action gouvernementale ; la défense permanente de l’unité sans exclusive de la gauche ; un fonctionnement fondé sur la démocratie interne, l’éducation populaire, l’implication citoyenne, l’intervention publique, et la clarté dans ses rapports avec les partenaires.

 

La participation immédiate à la construction d’un front de gauche lors des élections européennes de juin 2009, impulsé dès mardi 18 novembre lors de la rencontre Parti de Gauche / Parti Communiste Français, et s’élargissant à toutes les organisations et forces disponibles (les rencontres vont avoir lieu dans les prochains jours avec la LCR-NPA, le MRC, les Alternatifs, et d’autres mouvements).

 

La perspective d’une refondation de la gauche annoncée d’emblée par les fondateurs du Parti de Gauche, manifestée par la présence d’Oskar Lafontaine – fondateur et Président du parti allemand Die Linke – lors du meeting de Saint-Ouen du 29 novembre. Pour les initiateurs du Parti de Gauche, cette refondation de la gauche ne saurait se limiter à une discussion théorique, c’est dans l’action politique concrète que sa nécessité sera vérifiée, et notamment lors de sa rencontre avec la souveraineté populaire qui s’exprimera par le suffrage universel des prochaines élections.

 

Une passionnante discussion a suivi cette introduction, avec de très nombreuses interventions. Parmi celles-ci, on retiendra notamment que Daniel Bernard, maire adjoint (PG) à Bagnolet a souligné l’importance de la bataille pour l’union de la gauche sur la base de l’expérience des élections municipales de 2008. Ndero Soungadoy, militant PG à Montreuil s’est félicité de l’articulation affirmée par le Parti de Gauche entre l’éducation populaire, l’action citoyenne notamment dans les associations, et l’action politique. Michelle Dessenne, membre de la direction du M’PEP, s’est félicitée de la création du Parti de Gauche, a posé le problème du cadre institutionnel de l’Union Européenne sur lequel la gauche sociale doit s’interroger. Alain Durandeau, conseiller municipal délégué (PG) à Tremblay a insisté sur l’importance de la fidélité aux valeurs fondatrices de la gauche. Un militant de la LCR de Saint-Denis a salué l’initiative de la création du Parti de Gauche, en espérant une recomposition profonde de la gauche sur des principes d’opposition à Sarkozy, et un véritable projet anti-capitaliste et de transformation sociale. Elsa Delplace, citoyenne de Noisy le Sec, a expliqué qu’elle est issue d’une famille militante, mais qu’elle n’avait jamais – jusqu’à maintenant – pris de carte. Elle a tenu à affirmer que si aujourd’hui elle décidait de s’engager au Parti de Gauche, ce n’était pas pour y trouver des « nostalgiques » des anciens partis, mais des militants actifs et enthousiastes. Yves Pras, président d’une importante association laïque, a dit qu’il veut participer à la construction du Parti de Gauche afin de faire vivre dans toute la gauche les valeurs fondamentales de la République et de la Laïcité, que seule la gauche peut garantir. Richard Galera, montreuillois, a rappelé que la République est une référence importante mais que pour la gauche, c’est surtout l’esprit de la Commune de Paris, c'est-à-dire la République universelle qui s’impose comme forme fondatrice. Jean-Christophe Chaumeron, initiateur du Parti de Gauche à Drancy, ancien responsable de la CGT et co-fondateur d’ATTAC, a insisté sur l’importance d’articuler le mouvement social et l’action politique. Jérôme Dulauroy, responsable de la section du PCF à Montreuil, a salué la création du Parti de Gauche, et s’est félicité de la construction du front de la gauche pour les élections européennes qui permettra une campagne populaire très active à Montreuil et en Seine-Saint-Denis. Pierre Cours-Salies, des collectifs pour une alternative à gauche, a salué la décision de Mélenchon et Dolez de quitter le PS,  dit sa volonté de participer à la mise en place du front pour les européennes et s’est interrogé sur les perspectives de recompositions de la gauche. Sophie Merlant, citoyenne montreuilloise, a expliqué que son engagement à PRS il y a quelques années, et au PG aujourd’hui est surtout motivé par le souci de la formation des militants qu’elle y trouve, avec l’important travail d’éducation populaire qui permet à tous les militants, quelles que soient ses responsabilités, de réfléchir à égalité sur les questions politiques, alors qu’ailleurs, on constate souvent un décalage entre une élite qui décide et ceux qui exécutent, un travail militant également encouragé par Frédéric Pluchon, de Saint-Denis, pour qui le Parti de Gauche n’existera réellement que lorsqu’il sera constitué de militants actifs. Joseph Larmarange, militant de l’Education populaire, a appuyé ces propos tout en demandant à ce qu’une réflexion soit engagée sur les processus décisionnels à l’intérieur du Parti. 

 

Au terme d’une heure et demi de débats, les participants se sont retrouvés autour d’un verre de la fraternité afin de poursuivre les échanges. Mais surtout – conformément aux méthodes d’action du Parti de Gauche qui venaient d’être discutées – les militants volontaires se sont inscrits par dizaines aux activités militantes de la semaine : près de 10.000 tracts appelant au meeting du 29 novembre ont ainsi été répartis pour être diffusés dans toutes les villes du département, ainsi que des affiches. De même, ils ont pu signer l’appel contre la fermeture d’un centre de santé à Montreuil, et s’inscrire pour la manifestation pour la défense de la Poste samedi.

 

Assurément, pour cette première réunion publique, une semaine à peine après sa constitution, c’est sur de très bonnes bases que le Parti de Gauche fait irruption dans le paysage de la gauche en Seine-Saint-Denis !

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